Je suis criminologue de formation,  et après un passage au tribunal de la jeunesse,  j’ai été engagée en 1984, à durée indéterminée dans une des plus grosses banques du pays. Un  job, que dans la fin de la trentaine, à cette époque, nous rêvions tous d’avoir : sécurité, finances, reconnaissance. Et pourtant j’étais tiraillée par la peur. Je sentais que si je restais je serais immanquablement « formatée » par un système tellement fort que j’en oublierai qui j’étais et tous les rêves auxquels je m’accrochais depuis mes 18 ans.

J’étais bien consciente qu’il fallait que je prenne ma vie en main, que je consolide ma confiance en moi,  que j’avance en dehors de ma zone de confiance. Cette transition inévitable pour moi me faisait peur, je n’y connaissais rien.

J’ai donné mon préavis à trente ans et enceinte et j’ai créé ma société (c’est toujours au travers de cette même société que j’agis aujourd’hui , elle a  35 ans cette année), je me suis lancée sans savoir comment j’allais faire. J’avais seulement en main, ce que je voulais être, c’était tout.
Personne n’y a cru ! Quant à moi, je ne me posais pas la question…sans doute l’insouciance de la jeunesse !